Incendie d’Avion à Bamako : Démêler le Vrai du Faux sur l’Attaque Terroriste Présumée
Allégation : Un terroriste présumé aurait délibérément provoqué un incendie d’avion à l’aéroport militaire de Bamako, mettant en péril la sécurité de l’infrastructure aérienne et causant des dégâts importants.
Verdict : Rumeur partiellement vraie, bilan incertain
Le 17 septembre 2024, une vague massive d’informations virales a envahi les réseaux sociaux, en particulier sur X , affirmant qu’un groupe de terroristes djihadistes avait intentionnellement incendié l’avion présidentiel du Mali lors d’une attaque contre l’aéroport militaire de Bamako.
Ces publications, largement diffusées, ont déclenché une série de réactions, certaines allant jusqu’à annoncer des conséquences désastreuses pour le pays. Pourtant, malgré l’ampleur de cette rumeur, aucun communiqué officiel du gouvernement malien n’a confirmé ces chiffres laissant ainsi libre cours à de nombreuses spéculations.
Vérification des faits
Incendie d’Avion : Divergence des Récits et Absence de Confirmation Officielle
Le matin du 17 septembre, les Forces Armées Maliennes (FAMa) ont déclaré qu’un groupe de terroristes avait tenté de s’infiltrer dans l’école de gendarmerie de Faladié. Leur communiqué a affirmé que les opérations de ratissage étaient en cours et que la situation était sous contrôle, mais n’a pas mentionné d’incendie d’avion.
En parallèle, TV5 Monde a rapporté qu’un homme armé, lors de l’attaque, a incendié le réacteur d’un avion apparemment lié à la flotte officielle. Cet incendie a produit d’épaisses fumées visibles depuis la ville, ce qui a renforcé l’impact visuel de l’attaque. L’article souligne également que des pertes humaines ont été enregistrées, notamment parmi les élèves-gendarmes, ce qui remet en question les assurances des autorités sur la sécurité dans la capitale malienne.
Un rapport de la Tribune de Genève confirme que des djihadistes d’Al-Qaïda ont effectivement mené une attaque audacieuse à Bamako, prenant temporairement le contrôle de certaines zones de l’aéroport international. Cependant, ce rapport ne fait pas mention d’un incendie ciblant spécifiquement l’avion présidentiel, mais évoque des explosions et des échanges de tirs à proximité de l’aéroport.
De même, Le Monde a relayé que le GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) était derrière cette offensive, causant d’importantes pertes humaines et matérielles. Bien que le média souligne l’ampleur de l’attaque, il ne fournit pas de détails confirmés concernant l’incendie d’un avion présidentiel.
L’Agence Malienne de Presse (AMAP) a également souligné que les forces maliennes avaient rapidement réagi pour maîtriser la situation, sans mentionner d’incendie. Les autorités ont conseillé à la population de rester calme et d’éviter la zone des opérations.
Enfin, France 24 confirme la gravité de l’attaque, notant les pertes humaines, en particulier parmi les élèves-gendarmes, mais n’évoque pas directement un incendie d’avion présidentiel.
Absence de bilan officiel concernant l’attaque liée à l’incendie d’un avion
À ce jour, le gouvernement malien n’a pas communiqué de bilan précis des pertes et des dommages causés par l’attaque. Cette décision pourrait être motivée par une volonté d’éviter d’alimenter la panique au sein de la population et de ne pas donner une visibilité indue aux groupes terroristes. En période de crise, une telle approche est courante pour maintenir la stabilité et la confiance des citoyens.
Les investigations menées par AFRICHECK confirment qu’une attaque terroriste a effectivement eu lieu à Bamako le 17 septembre 2024, incluant l’incendie d’un avion. Cependant, aucun communiqué officiel n’a encore fourni de bilan précis concernant les conséquences de cet acte. Bien que l’incident ait été massivement relayé sur les réseaux sociaux et que plusieurs médias tels que TV5 Monde, la Tribune de Genève, Le Monde, AMAP et France 24 aient rapporté l’attaque, le silence des autorités maliennes sur les détails du bilan laisse place à des spéculations. Il est donc primordial de rester prudent et de vérifier les informations avant de les partager pour éviter la propagation de désinformations, notamment en période de crise.