Fuite de document au Burkina : subversions contre Abidjan et Accra ?
Allégation : Un document confidentiel du ministère de la communication burkinabè, planifiant des actions subversives contre Abidjan et Accra, aurait fuité, provoquant des réactions divisées.
Verdict : La prétendue fuite de document au Burkina concernant des actions subversives contre Abidjan et Accra s’avère infondée, les incohérences relevées et l’absence de preuves officielles suggèrent qu’il s’agit d’une fausse information.
Dans un contexte où le Burkina Faso a récemment annoncé avoir déjoué une tentative de déstabilisation orchestrée avec l’implication présumée de puissances étrangères, une nouvelle rumeur fait surface.
Le 10 septembre 2024, le compte X LBF (@LaBonne_Info) a publié un message affirmant qu’un document du ministère de la communication burkinabè, daté du 18 septembre, aurait fuité. Ce document révélerait des actions de subversion planifiées contre Abidjan et Accra, suscitant de vives réactions.
Devenue virale en quelques jours, la publication a totalisé 28,3k vues, 27 retweets, 101 likes et 63 commentaires, divisant les internautes. Certains dénoncent cette information comme mensongère, tandis que d’autres encouragent le président de la transition burkinabè à continuer ses efforts. Pour démêler le vrai du faux, AFRICHECK a décidé de mener une vérification rigoureuse des faits.
Vérification des faits
Incohérences relevées dans le document diffusé
Lors de l’analyse du contenu de ce document, certaines anomalies flagrantes ont été identifiées :
- Fautes d’orthographe et français peu soutenu : Contrairement aux documents officiels, le texte présente de nombreuses fautes d’orthographe ainsi qu’un style de rédaction non soutenu, ce qui est inhabituel pour un document émanant d’un ministère.
- Mauvaise formulation des phrases : Plusieurs phrases sont mal structurées, ce qui compromet la crédibilité du document.
Ces éléments soulèvent de sérieuses interrogations sur l’authenticité de cette fuite de document au Burkina.
Comparaison avec un communiqué officiel
Afin d’approfondir la vérification, une comparaison a été effectuée entre le document circulant sur Twitter et un communiqué officiel du Ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina Faso, daté du 19 septembre 2024. Cette comparaison a mis en lumière plusieurs différences significatives qui renforcent le doute autour de cette fuite de document au Burkina :
- En-têtes différents : Les en-têtes des deux documents ne correspondent pas.
- Différence de police d’écriture : La police utilisée dans le communiqué officiel est différente de celle du document suspect.
- Absence de signature et de tampon : Le document officiel comporte une signature et un tampon clairs, éléments manquants sur le document circulant sur Twitter.
- Qualité rédactionnelle : Le communiqué officiel est exempt de fautes et rédigé dans un français impeccable, contrairement au document en question.
- Numéro de communiqué absent : Le numéro de communiqué, visible sur le document officiel, est totalement absent du document diffusé en ligne.
Ces divergences renforcent les suspicions quant à cette soi-disant fuite de document au Burkina.
Recherche complémentaire sur la réunion mentionnée
Une recherche inversée a été réalisée sur la base du texte clé du document, en particulier la mention de la réunion du 18 septembre 2024 entre le ministre de la Communication et la Cellule de Veille Stratégique. Aucun résultat n’a été trouvé confirmant la tenue d’une telle réunion. De plus, la page officielle du Ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina Faso n’a fait mention d’aucune réunion à cette date. Cela jette un doute supplémentaire sur l’existence même de ce document et renforce l’hypothèse que cette fuite de document au Burkina pourrait être fabriquée.
Conclusion sur la Fuite de document au Burkina
En résumé, après une analyse approfondie et une comparaison avec des documents officiels, plusieurs incohérences ont été relevées, allant des fautes d’orthographe à l’absence de détails cruciaux tels que les signatures ou les numéros de communiqué. La prétendue fuite de document au Burkina semble peu crédible, et aucune preuve tangible n’a été trouvée pour confirmer son authenticité. Ces résultats incitent à la prudence face à cette information qui circule, sans aucune source fiable pour la corroborer.
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