Gabon : la colère gronde face aux délestages d’électricité
Au Gabon, la crise énergétique s’aggrave alors que les coupures d’électricité deviennent de plus en plus fréquentes et prolongées. Selon les autorités, cette situation est principalement due à un faible niveau d’eau dans les barrages hydroélectriques, affectant la production d’électricité. Cependant, des problèmes plus profonds semblent aggraver la crise : la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) est accusée de détournement de fonds et de gestion opaque, exacerbant le mécontentement populaire.
Face à cette situation qui devient intenable pour de nombreux Gabonais, le gouvernement a pris des mesures radicales pour tenter de résoudre la crise. Le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a pris une décision décisive en limogeant la direction de l’entreprise. Jean Liévin Idoundou Manfoumbi a été nommé administrateur provisoire avec pour mission urgente de redresser la situation. Installé ce lundi, Manfoumbi devra faire face à une tâche titanesque : restaurer la confiance des citoyens et stabiliser un réseau électrique en crise.
Un nouveau leadership face aux coupures persistantes
La colère des habitants de Libreville est palpable. Dans des quartiers comme PK 10, les coupures fréquentes de courant forcent les habitants à se tourner vers des solutions de secours coûteuses. Michel Didier Kobé, un enseignant, raconte : « J’ai investi environ 250 000 francs CFA pour acheter un groupe électrogène afin de faire face aux coupures. C’est devenu une nécessité pour conserver les aliments et maintenir un minimum de confort. » Mais tous les Gabonais n’ont pas les moyens d’acheter ces équipements, laissant une partie importante de la population dans des conditions de vie précaires.
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La situation devient encore plus préoccupante lorsque l’on considère l’impact des coupures sur la vie quotidienne. Les fonctionnaires et les habitants des zones touchées expriment leur frustration face à la chaleur accablante et aux difficultés créées par les coupures incessantes. Une employée de la SEEG témoigne : « La chaleur et les moustiques rendent les nuits insupportables. Nous vivons un véritable enfer en ce moment. » Son collègue ajoute que cette situation engendre un stress quotidien et une détérioration de la qualité de vie.
En réponse à la crise et aux accusations de malversations graves, le ministre de l’Énergie, Jeannot Kalima, a assuré que des mesures significatives sont mises en place pour résoudre les problèmes de la SEEG. Il promet que les nouvelles facilités accordées à l’entreprise par le chef de l’État devraient permettre d’apporter rapidement des solutions aux préoccupations des citoyens. Cependant, la patience des Gabonais est mise à l’épreuve alors qu’ils attendent des résultats tangibles face à une crise qui touche tous les aspects de leur vie quotidienne.
Sandrine A.