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Journée internationale de l’avortement : L’ATBEF sensibilise à Kara

Dans le cadre de la Journée internationale de l’avortement, l’Association Togolaise pour le Bien-être Familial (ATBEF) a organisé une campagne de sensibilisation à Kara, axée sur les dangers des avortements clandestins. Cette initiative, marquée par des débats, des causeries éducatives et un concert réunissant de nombreux jeunes le 26 Octobre 2024, vise à informer sur les conséquences des avortements non sécurisés et les moyens de contraception disponibles au Togo.

En dépit de la législation en vigueur au Togo, qui n’autorise l’avortement que dans des cas spécifiques tels que le viol, la malformation du fœtus, l’inceste ou lorsque la vie de la mère est en danger, l’accès à des services d’avortement sécurisés reste limité. À travers cette campagne, l’ATBEF espère lutter contre la stigmatisation entourant l’avortement et renforcer l’éducation des jeunes sur les moyens de prévention et les risques liés aux avortements clandestins.

Sensibilisation de l’ATBEF à travers des activités culturelles et éducatives

Le 28 octobre 2024, l’ATBEF a organisé une journée de « clarification des valeurs » sur l’avortement, ciblant un groupe de 20 femmes dans la ville de Kara. Cette activité s’inscrit dans le cadre d’un programme plus vaste destiné à sensibiliser la population sur les dangers des avortements clandestins, notamment parmi les jeunes adolescents. L’objectif est d’éduquer ces jeunes femmes sur les aspects légaux de l’avortement au Togo et de les encourager à utiliser des méthodes de contraception pour éviter les grossesses non désirées.

En amont de cette journée, une soirée récréative a été organisée le samedi 26 octobre 2024 à la Maison des jeunes de Kara. L’événement, animé par des artistes locaux tels que King Maz et Mc Key, a attiré un grand nombre de jeunes. Selon BAKA Koffi Manzama, coordonnateur de l’ATBEF Grand Nord, ce concert a été l’occasion de faire passer des messages essentiels sur la lutte contre les avortements clandestins : « L’objectif de ce concert est de trouver des créneaux pour sensibiliser les jeunes et adolescents sur les dangers des avortements non sécurisés, ainsi que sur les moyens de prévention. »

Une participante à ce concert a confié avoir appris que « l’avortement au Togo est autorisé seulement dans trois cas : en cas d’inceste ou de viol, en cas de malformation du fœtus, ou lorsque la vie de la maman est en danger. » Elle a ajouté : « Je conseille à mes jeunes sœurs d’éviter les grossesses non désirées qui conduisent aux avortements clandestins en pratiquant l’abstinence ou en utilisant les méthodes de contraception disponibles. »

Législation, obstacles et enjeux pour les femmes togolaises

Au-delà des concerts et activités récréatives, l’ATBEF a intensifié ses efforts de sensibilisation à Kara avec des interventions dans les établissements scolaires et les lieux de culte. Ces interventions ont porté sur les conséquences des avortements clandestins ainsi que sur les options de contraception disponibles au Togo. De plus, une émission radiophonique a été organisée pour informer le public sur les accords internationaux, notamment le Protocole de Maputo, qui encadrent les droits des femmes en matière de santé reproductive.Journée internationale de l'avortement : L’ATBEF sensibilise à Kara

Malgré ces initiatives, l’accès à des services d’avortement sécurisés reste un défi majeur au Togo. Selon l’ATBEF, plusieurs obstacles empêchent les femmes et les jeunes filles de bénéficier de ces services, notamment en raison de la législation restrictive, du manque de prestataires formés et de la stigmatisation sociale. En conséquence, de nombreuses femmes se tournent vers des avortements clandestins, ce qui entraîne des milliers de décès chaque année.

Depuis 2007, l’ATBEF s’est positionnée comme un acteur clé dans la promotion des soins d’avortement sécurisé au Togo. En organisant des activités de sensibilisation comme celles de Kara, l’association espère réduire les risques liés aux avortements clandestins et encourager les jeunes à adopter des comportements responsables en matière de santé sexuelle et reproductive.

Plaki SIMLIWA

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