La France est-elle vraiment dans une situation chaotique avec 11 personnes tuées ?

Allégation : La France serait plongée dans une situation chaotique depuis le 07 septembre 2024, marquée par une recrudescence de pillages, de vols à main armée et de destructions d’édifices publics, avec 11 personnes déjà tuées par balle.

Verdict : Partiellement vrai : Il est confirmé que des violences et des tensions ont eu lieu en France depuis le 7 septembre 2024. Cependant, les allégations concernant des pillages massifs et des destructions d’édifices publics semblent exagérées. Bien que des actes de vandalisme aient été signalés, ils restent limités et ne correspondent pas à l’ampleur décrite.

Le 09 septembre 2024, un post publié sur X (anciennement Twitter) par l’utilisateur @DelphineSankara a fait sensation en affirmant que la France était plongée dans une situation chaotique depuis le samedi 07 septembre 2024. Selon ce post, le pays ferait face à une recrudescence de pillages, de vols à main armée, et de destructions d’édifices publics, entraînant déjà la mort de 11 personnes par balle.

Cette affirmation a rapidement pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux. À la date du 18 septembre 2024, le tweet avait généré 8332 vues, 48 retweets, 156 likes et 37 commentaires, suscitant de vifs débats.

Dans un contexte où de telles informations peuvent avoir des répercussions importantes sur l’opinion publique, AFRICHECK s’engage à vérifier la véracité de ces allégations. Notre objectif est de démêler le vrai du faux et de fournir une analyse objective, afin de garantir une meilleure compréhension de la situation en France.

Vérification des faits

Allégation 1 : La France est plongée dans une situation chaotique depuis le samedi 07 septembre 2024

Les recherches d’AFRICHECK confirment que la France traverse une période de tensions marquées par des violences et des affrontements depuis le 7 septembre 2024. Des rapports de LesEchos et Europe1 mentionnent une mobilisation massive, avec des milliers de manifestants à travers le pays.

Cependant, contrairement à certaines déclarations, les actes de violence observés dépassent le cadre de simples manifestations pacifiques. Un exemple frappant de cette escalade est celui des violences en Martinique, où des manifestations contre la vie chère ont dégénéré, avec des tirs visant le commissariat de Fort-de-France dans la nuit du 13 au 14 septembre 2024. La population, exprimant son mécontentement face à des prix 40 % plus élevés qu’en métropole, a pris part à des actions marquées par la violence (LePoint).

Cet événement illustre à quel point la situation actuelle va au-delà de simples protestations et soulève des préoccupations sérieuses quant à la sécurité publique et aux droits civils. Ainsi, qualifier la situation en France de « chaotique » semble justifié, car elle reflète un climat de tension et d’affrontements.

Allégation 2 : Une situation chaotique avec déjà 11 personnes tuées par balle

Les recherches d’AFRICHECK montrent que les manifestations et les affrontements avec les forces de l’ordre, qui ont débuté le 7 septembre 2024 en France métropolitaine, n’ont pas, à ce jour, entraîné de décès confirmés. Bien que les manifestations aient rassemblé jusqu’à 150 000 personnes à travers le pays, en opposition à la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, aucun bilan de morts n’a été rapporté en France métropolitaine.

Cependant, des violences ayant entraîné des décès ont été enregistrées en Nouvelle-Calédonie, un territoire français d’outre-mer. Selon des sources comme Libération, RTBF Info et BFMTV, deux hommes ont été tués par les forces de l’ordre dans la nuit du 18 au 19 septembre 2024. Ces décès portent à 13 le nombre de morts liés aux violences dans cette région, qui est en proie à des troubles depuis mai 2024.

En résumé, si des décès sont effectivement à déplorer dans d’autres régions françaises comme la Nouvelle-Calédonie, aucun bilan mortel n’a été rapporté en France métropolitaine depuis le début des tensions du 7 septembre 2024. Les manifestations y ont été marquées par des affrontements et des blessés, mais sans bilan de morts à ce jour.

Allégation 3 : Pillages et destructions d’édifices publics en France dans une situation chaotique depuis le 7 septembre 2024

Nos investigations approfondies ont révélé une hausse de la violence et des actes de destruction en France, particulièrement depuis les manifestations de mai 2024. Cependant, nous n’avons pas encore identifié de cas significatifs de pillages ou de destructions majeures d’édifices publics en lien avec les manifestations du 7 septembre 2024.

Ces rassemblements, en réaction à la nomination de Michel Barnier, ont été marqués par des tensions et des incidents tels que des actes de vandalisme mineurs, des jets de projectiles et l’arrestation de cinq individus pour détention d’armes illégales et vandalisme. Il est toutefois important de souligner que des sources fiables n’ont fait état d’aucun pillage massif ni de destruction majeure des biens publics lors de ces manifestations.

Par ailleurs, il convient de noter que des épisodes significatifs de violence urbaine ont eu lieu en juin 2023 dans diverses villes françaises, où des mairies et d’autres édifices publics ont été visés, certains incendiés, dans un climat social tendu. À cette époque, l’Association des maires de France avait exprimé son soutien aux municipalités touchées par ces actes de violence.

Conclusion

Après une analyse approfondie des allégations concernant une situation chaotique en France depuis le 7 septembre 2024, AFRICHECK a constaté que, bien que des manifestations importantes et des tensions aient eu lieu, les affirmations sur une crise avec 11 personnes tuées par balle ne se vérifient pas pour la France métropolitaine.

Les manifestations récentes ont été marquées par des violences et des affrontements, mais aucun décès n’a été signalé en France métropolitaine. Les violences ayant causé des décès se sont produites en Nouvelle-Calédonie, un territoire d’outre-mer, et non en France métropolitaine.

En ce qui concerne les pillages et les destructions d’édifices publics, les recherches n’ont pas révélé de cas significatifs depuis le 7 septembre. Les manifestations ont entraîné des actes de vandalisme mineurs, mais pas de destructions majeures.

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