Niger : Le général Abdourahamane Tiani signe un décret de déchéance de nationalité
Suite à un décret signé du président le général Abdourahamane Tiani, les autorités nigériennes ont annoncé, le mardi 5 novembre 2024 , une nouvelle mesure de déchéance provisoire de nationalité visant des responsables et proches du pouvoir civil renversé par un coup d’État en juillet 2023. Cette décision concerne sept personnes accusées « d’attentats terroristes » ou encore « d’intelligence avec une puissance étrangère ».
Le général Abdourahamane Tiani, président du Niger a signé « un décret portant déchéance de la nationalité de certaines personnes pour diverses infractions prévues et sanctionnées par la loi », a indiqué le gouvernement dans un communiqué lu à la télévision publique.
Sept proches de l’ancien régime Bazoum déchus leur nationalité nigérienne
Parmi les sept personnes déchues provisoirement de leurs nationalités nigériennes, Seydina Maman Kadela, ex-colonel de l’armée nigérienne et Mahmoud Sallah et Moussa Sallah alias Kounai tous deux membres de fronts de rébellions créés après le coup d’État et qui demandent le rétablissement du régime déchu.
Les faits reprochés à ces sept personnes, anciens responsables ou proches du pouvoir de Bazoum, déchues de leur nationalité nigérienne, incluent des activités jugées attentatoires à la sécurité nationale, telles que la participation présumée à des opérations terroristes et la complicité avec des puissances étrangères dans des actions jugées subversives. Les autorités affirment que cette déchéance de nationalité est une mesure de précaution visant à prévenir de nouvelles menaces contre le Niger.
Un décret du général Abdourahamane Tiani conforme aux règles en vigueur
Sont aussi concernés par cette mesures deux ministres influents du gouvernement renversé, dont celui des Affaires étrangères, Hassoumi Massoudou, et celui du Commerce, Alkache Alhada. La semaine dernière, les autorités ont précisé que ces deux anciens ministres étaient poursuivis par le tribunal militaire respectivement pour complot contre l’autorité de l’État et trahison et pour crime de trahison et complot contre la sûreté de l’État.
Lire aussi: Niger : Déchéance de nationalité de Neuf dignitaires du régime Bazoum
Cette décision de déchéance de leurs nationalités nigériennes s’inscrit dans une série de mesures sécuritaires renforcées, alors que le pays fait face à des tensions internes et des défis régionaux complexes. Le gouvernement affirme avoir pris ces mesures conformément à une ordonnance signée fin août, ayant permis la création d’un fichier de personnes ou d’entités impliquées dans des actes de terrorisme ou dans toutes autres infractions portant atteinte aux intérêts stratégiques et/ou fondamentaux de la nation.
Rappelons qu’en mi-octobre, le général Abdourahamane Tiani, avait provisoirement déchu de leur nationalité pour des motifs similaires neuf responsables du régime renversé, dont le général Karingama Wali Ibrahim, ancien chef de la garde présidentielle, et Daouda Djibo Takoubakoye, adjoint au directeur de cabinet du président renversé Mohamed Bazoum. L’ex-dirigeant est séquestré depuis le coup d’État de juillet.
AMINA KABO DJARMAH