Réinsertion des migrants :Un projet de 100 millions de FCFA lancé
Dans le cadre de sa politique de gestion et de soutien aux migrants, l’État malien a lancé un vaste projet d’insertion et de réinsertion, avec une enveloppe budgétaire de 100 millions de FCFA. Cette initiative a pour objectif d’aider les migrants à trouver une place dans la société et à bénéficier d’opportunités économiques et sociales durables, qu’ils soient de retour dans leur pays d’origine ou en situation de migration interne.
Le ministre des maliens établi à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher, a présidé, hier dans un hôtel de la capitale Bamako, le lancement des projets d’insertion et de réinsertion en faveur des migrants de retour et des candidats potentiel à la migration irrégulière au titre de l’année 2024. L’événement s’est déroulé en présence du président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur, Habib Sylla et des bénéficiaires.
Intégration sociale et économique des migrants
100 millions de FCFA sont investis par l’État dans le cadre d’un projet d’insertion et de réinsertion des migrants. Avec cet investissement, le projet doit mettre l’accent sur l’accompagnement des migrants dans divers aspects de leur réinsertion. Il propose notamment des formations professionnelles, des programmes de sensibilisation, ainsi que des aides financières pour soutenir des projets entrepreneuriaux.
L’objectif est de donner aux bénéficiaires les moyens de s’intégrer pleinement et de contribuer à l’économie nationale. Dans la mise en œuvre de la Politique nationale de migration (Ponam), la réinsertion des migrants de retour constitue un axe stratégique du département. L’objectif des projets est de favoriser une meilleure réinsertion et intégration socio-économique des migrants maliens de retour et de prévenir les départs irréguliers des jeunes en migration par la mise en place d’opportunités.
Il s’agit, entre autres, de mettre en place un dispositif d’information et d’accompagnement à la réinsertion des migrants, de faciliter leur réintégration socioprofessionnelle, de favoriser un meilleur accès aux mécanismes de financement, de leur apporter un appui-conseil dans la mise en œuvre des projets d’entrepreneuriat et/ou d’investissements.
Des opportunités pour un avenir durable
Les migrants qui rejoignent ce programme auront accès à des formations adaptées aux besoins du marché du travail, facilitant ainsi leur insertion professionnelle. En leur offrant des perspectives économiques stables, l’État souhaite renforcer leur résilience et prévenir les situations de précarité. De plus, le soutien apporté aux initiatives entrepreneuriales vise à encourager l’esprit d’entreprise et à renforcer l’autonomie économique des bénéficiaires.
Le ministre chargé des Maliens établi à l’Extérieur a affirmé que ces projets constituent une preuve palpable de la recherche de solutions pérennes au phénomène. Parlant de ses concitoyens qui sont obligés d’emprunter le chemin du retour soit volontairement ou involontairement, Mossa Ag Attaher a déploré qu’ils soient hélas souvent jetés en pâture à la précarité et à des aléas qui compromettent dangereusement leur réinsertion et leur avenir.
« Ils connaissent la solution aux problèmes qui les poussent à partir, à savoir le chômage, le faible taux de scolarisation, la pauvreté constante, la pesanteur socio-économique », a-t-il relevé.
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Réponse aux défis migratoires
Ce programme s’inscrit également dans une vision à long terme pour mieux gérer les flux migratoires et répondre aux enjeux socio-économiques liés à la migration. En investissant 100 millions de FCFA dans l’insertion et la réinsertion des migrants, l’État entend promouvoir une migration sûre et respectueuse des droits humains. Ce projet de 100 millions de FCFA investis par l’Etat, démontre ainsi une volonté des gouvernants à inclure les migrants dans le développement national tout en répondant aux défis migratoires par des solutions adaptées et pérennes.
La porte-parole des bénéficiaires a reconnu que cet appui leur permettra de commencer une nouvelle étape après le retour au pays. Mme Fanta Diarra a témoigné que la migration n’a pas été célèbre pour bon nombre d’entre eux. Pour elle, cet accompagnement permettra de générer plusieurs emplois directs et indirects.
AMINA KABO DJARMAH